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La pharmacie de voyage
Quelle pharmacie emporter pour un roadtrip en Afrique avec des enfants
Niveau pharmacie autant dire qu’on a vu large! « Mieux vaut prévenir que guérir », comme dit l’adage.
En résumé, on a une pharmacie géante qui devrait nous permettre d’équiper 3 ou 4 centres de santés ! On espère ne pas avoir trop à s’en servir…
Il faut dire que niveau sanitaire on a été un peu traumatisé par nos quatre années angolaises et que de surcroit, Didier vient d’une famille de médecins-pharmaciens.
Dans la communauté expat de Luanda, je crois qu’on peut se vanter d’avoir la palme des maladies (4 palus à mon actif avec un doublé dengue-palu, plusieurs sutures, au front, sur le crâne, sur le menton, 5 ou 6 hospitalisations, soins intensifs deux fois pour Félix, morsure de chien, rapatriement sanitaire, sans compter les inévitables et nombreux maux de ventre et les « virosas » en tout genre qui sont bien corsées à Luanda il faut le dire).
Quand on a commencé la liste des médicaments, on s’est retrouvé un peu dans la même situation qu’un ado qui va faire les courses au supermarché sans avoir pris de petit déjeuner ! En plus il faut rappeler qu’on habitait en Angola où on ne trouve pas tout et qu’il fallait donc « profiter » des vacances en France pour tout acheter.
Notre base de travail pour constituer l’armoire à pharmacie était un livre d’expédition et de survie en montagne, donc assez différent d’une traversée de l’Afrique en famille ;-)
mais mais mais, ce livre avait le rare avantage de présenter des tableaux « symptômes/traitement associé/molécule/nom commercial du médicament » et qui envisageait de façon systématique tous les problèmes de santé qu’on peut avoir.
Jeanne sortant la pharmacie de la remorque
Regardons par rubrique:
Bobologie, utile avec trois enfants aventuriers qui aiment grimper aux arbres.
On a toujours avec nous dans la voiture, super accessible, le kit de premier secours avec désinfectant, pansements, pinces à épiler (on se met souvent des échardes en allant chercher du bois par exemple), arnica, compresses de différentes tailles, sparadrap, éosine.) On a plus de matériel technique dans nos boites à pharmacie rangées dans la remorque (stéristrip, scalpel, bandages en cas d’entorses, pansements compressifs, etc.)
Mal au ventre et tourista, le grand classique.
Il ne faut pas lésiner car ça fait partie des problèmes courants des voyageurs, et même en se lavant fréquemment les mains et en cuisinant nous même, c’est ce qui arrive le plus souvent. Donc prévoir la dose d’antispasmodiques (spasfon), anti diarrhéiques, anti nausées, levures et probiotiques, réhydratant oral, et la bonne vieille bouillotte qui soulage en cas de crampes intestinales.
Brûlures et feu de bois
Comme nous sommes des adeptes de la cuisine au feu de bois et que nous comptons quelques pyromanes dans la famille, on a le kit complet brûlures: de la biafine à la crème pour brûlures second degré, pansement double peau. Franchement ça fait partie des accidents qui arrivent vite quand on fait souvent des feux.
Paludisme
On a des traitements prophylactiques et des traitements en cas de crise plus une dizaine de tests rapides. Vivant en Afrique depuis des années, on n’a jamais pris de prophylaxie, mais l’année dernière, il nous est arrivé d’être hospitalisés les deux parents en même temps pour une malaria bien corsée, donc on va prendre un traitement à tour de rôle pour ne pas risquer de tomber malade en même temps une nouvelle fois! Toujours garder un parent opérationnel! Surtout qu’en campant et en vivant dehors, on est pas mal exposés, même en prenant un maximum de précautions. On a prévu environ 2-3 mois de traitements prophylactique, pour passer le gros de la saison des pluies.
Un indispensable, ce sont les tests rapides pour pouvoir faire le test malaria en cas de doute, dès qu’on a de la fièvre. Mieux vaut en avoir plusieurs car le test peut être négatif, puis positif le lendemain. On sait d’expérience qu’il est vraiment important de traiter le paludisme dès que possible, car ça empire très rapidement. D’ailleurs, en Angola comme au Mozambique, à la moindre fièvre les médecins font faire systématiquement le test de la goutte épaisse pour vérifier. On a des doses de coartem adultes et enfants.
Affections de la peau
que ce soit des irritations, suite à des piqûres ou des réactions allergiques. Crème corticoïde pour l’eczéma ou certaines irritations cutanées. Crème antibiotique ou antifongique si besoin. Plusieurs peaux sensibles dans la famille, donc c’est bien utile. Des crèmes apaisantes anti moustiques aussi bien sûr.
En cas de piqûres ou allergies, on a des antisthaminiques;
On a emmené aussi une bonne quantité de paracétamol et anti-inflammatoires classiques, en dosages adultes et enfants, des antidouleurs plus puissants si besoin (mal au dos ou autre), des antibiotiques génériques au cas où.
Et puis aussi, car ça arrive partout, de quoi venir à bout de maux de gorge, rhumes, irritations oculaires (avec la poussière notamment).
J’ai également emmené quelques unes des huiles essentielles les plus polyvalentes et que je connais bien (tea tree, lavande, eucalyptus, laurier, ravintsara avec des comprimés neutres pour les ingérer). Super efficaces en début de maladies virales notamment.
Contre les bebêtes, scorpions, serpents, tiques
Un peu plus spécifique, aspivenin, pince serre-tique, mais honnêtement contre les scorpions, serpents, araignées, le plus efficace est de porter toujours des chaussures fermées, de ne pas laisser ses chaussures dehors (les scorpions adorent ce genre d’endroits secs et chauds) et de faire très attention quand on va chercher du bois car il peut y avoir un serpent ou un scorpion caché sous une souche.
Pour les tiques: pinces pour les retirer et de la doxycycline (c’est l’antibiotique qui fonctionne le mieux);
Scorpions: on a appris que grosses pinces petite queue pas dangereux et petites pinces grosse queue ils sont dangereux. Déjà ça permet d’éviter de paniquer.
On a pris en cas d’extrême urgence 2 piqûres d’adrénaline mais on sait pas vraiment s’en servir ;-/
Les médicaments sont rangés par type dans des sacs hermétiques
Une fois élaborée la pharmacie, c’est super important de réfléchir à l’organisation et au rangement pour savoir ce que l’on a et le trouver facilement en cas de besoin. On a tous des boites à pharmacie chez nous qu’on ouvre une fois par an et on découvre alors tout ce qu’on a et qu’on avait racheté, des médicaments périmés etc..
Pour gagner de la place, on a enlevé les boites et gardé seulement comprimés et notices.
On a trié et rangé les médicaments à l’intérieur des sachets plastiques, organisés par thème avec des étiquettes (ventre, peau, gorge, antidouleurs, palu, etc.) dans plusieurs boites plastiques transparentes. Elles sont rangées dans la remorque, selon le principe/ ce qui est le plus courant doit être le plus accessible.
On a aussi un « kit d’accès direct », genre trousse de secours dans la voiture, avec ce qu’on utilise le plus.
Clairement, après 5 mois sur la route, ce qu’on utilise le plus c’est spasfons, antidiarrhéiques, désinfectant, pince à écharde et paracétamol.
Pour ceux que ça intéresse, voici le document PDF avec notre liste complète et les quantités (on aurait pu prévoir moins, car on trouve quand même pas mal de choses dans les pharmacies des grandes villes, mais étant donné qu’on est souvent dans des zones isolées, on est plus rassuré d’avoir tout avec nous).
La pharmacie complète
Tout ça n'aurait pas été possible sans l'expertise technique et l'appuie logistique de Marie-Paule et Guy, les parents de Didier. Merci !